De l’alternance politique d’hier aux élections d’aujourd’hui : une épreuve pour un renouveau en RDC ?

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Date de publication
avril-2023

De l’alternance politique d’hier aux élections d’aujourd’hui :  une épreuve pour un renouveau en RDC ?

 

Après les élections de décembre 2018 et la passation pacifique du pouvoir entre les Présidents sortant Joseph Kabila et l’entrant Félix Tshilombo Tshisekedi en janvier 2019, un autre rendez-vous est fixé pour le peuple congolais à la fin de cette année 2023. Malgré la volonté apparente et les promesses de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à organiser des élections paisibles et crédibles, d’énormes doutes persistent quant à l’organisation réelle de ces suffrages. De nombreuses questions restent en suspens : le pays est-il politiquement et financièrement prêt pour organiser ces élections ? On se demande si ces élections en prévision seront réellement organisées de sorte que le pouvoir politique qu’elles produiront travailler pour l’intérêt de tous les Congolais et leur générer la joie de vivre dans leur pays. Quel sera le Congo d’après les élections de décembre 2023 ? Quels sujets importants devraient faire l’objet de débats entre les candidats ? Que pense la population de ces élections à l’horizon ?

Depuis les premières élections démocratiques de 2006 en République démocratique du Congo, les processus électoraux ont toujours été caractérisés par des contestations, notamment après la proclamation des résultats. Par ailleurs, ils ne sont jamais parvenus à instaurer la culture de la politique électorale dans l’agir des Congolais. L’on sait que la visée de la lutte pour l’alternance politique avec les élections de 2018 était de restaurer l’État de droit et mettre fin à la crise politique qui prévalait alors au pays. Malheureusement, cinq ans après, rien ne semble avoir changé dans ce sens. Les questions de consolidation des forces de changement, de redressement du pays, de la dégradation de la situation socio-économique restent toujours d’actualité. On se demande ce que serait le contenu aujourd’hui des discours politiques et quelle visée l’on accordera aux élections qui se profilent à l’horizon.

Par ailleurs, alors que de nouvelles alliances politiques se créent au tour du Président de la République et, la récente signature de la charte de l’Union Sacrée de la Nation, l’opposition congolaise organise à son tour des rencontres pour la possibilité, l’on peut y croire, d’une candidature unique, même si visiblement cela ne semble pas encore tenir. Plus on s’approche du rendez-vous, plus les antagonismes s’exacerbent entre le gouvernement en place et l’opposition. Selon les attentes des uns et des autres et de nouvelles perspectives politiques, certains partis politiques se vident de leurs membres au profit du parti au pouvoir. Avec l’enthousiasme et les énergies dégagées par les politiques en ce temps d’attente, les stratagèmes montés pour écarter certains potentiels candidats de la course, un sentiment de doute plane sur la possible organisation des échéances prévues dans le délai. L’on peut craindre que ces atermoiements et le désordre organisé conduisent à des soulèvements populaires et marches de protestation difficiles à contenir. Tout le monde voudrait que ces suffrages s’organisent dans la plus grande transparence et dans la quiétude. Dans cette atmosphère d’attente, des appels au respect de la loi, des doutes, des jeux politiques, les yeux restent rivés vers l’horizon de ces échéances. Les politiques cherchent à s’entre-caller et, s’engagent sur le terrain de démoralisation et de décrédibilisation des adversaires politiques. Tout porte à croire qu’un combat des gladiateurs nous attend au lieu d’une compétition démocratique autour de véritables projets politiques pour bien orienter le futur du pays. En même temps que l’intérêt pour les élections se manifeste par l’important nombre de candidats qui se présentent à l’échelle provinciale ou nationale et les annonces de potentiels candidats à la magistrature suprême du pays, on sent aussi le doute s’installer sur la possibilité même d’organiser les élections à la date prévue. Et d’ailleurs, la situation sécuritaire et de guerre que traverse le pays dans sa partie orientale ne fait pas bon augure.

Pourtant, il est possible que ces élections communales, urbaines, législatives et présidentielles prévues pour le 23 décembre prochain s’organisent dans le calme et la sérénité. Si cela dépend d’abord de la simple volonté de la classe politique, cette possibilité dépend aussi et surtout de la capacité du peuple congolais à puiser en lui les énergies de foi en son pouvoir d’être le souverain primaire et de faire le choix de ses dirigeants sur la base de ce qu’il veut que le pays soit.

Sous quelles conditions cela sera-t-il possible et quelles en sont les mobiles d’actions ? Que convient-il de faire pour que le peuple s’assume radicalement en souverain et que, de par son engagement citoyen, incite les acteurs politiques à des actions plutôt responsables ?  Comment amener les politiques à accompagner la Commission Electorale Nationale Indépendante pour l’organisation des élections paisibles et crédibles ? Quelles leçons convient-il de tirer des échecs et des succès du passé pour que les élections en prévision conduisent la République démocratique du Congo à une paix durable et à un développement concerté ? Quelles actions citoyennes devraient être menées pour amener les potentiels candidats à débattre des questions de fond et des vrais projets de société ? Quel rôle les différentes couches de la société, notamment le jeunes, les femmes, les intellectuels devraient jouer pour que ces élections soient paisibles et dotent la RDC des hommes politiques conscients du développement de ce pays et du bien-être de sa population ?  Telles sont les préoccupations auxquelles le peuple congolais et les acteurs politique sont appelés à répondre en préparation des échéances électorale de décembre 2023.

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